DISCOURS DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE AU CEREMONIE DE LANCEMENT OFFICIEL DU PROGRAMME SPECIAL DE MICRO CREDITS AUX PLUS PAUVRES

DISCOURS DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT, CHEF DU GOUVERNEMENT.

CEREMONIE DE LANCEMENT OFFICIEL DU PROGRAMME SPECIAL DE MICRO CREDITS AUX PLUS PAUVRES (MCPP)

Cotonou, le 27 février 2007.

-          Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République,

-          Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,

-          Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs de Mission Diplomatiques et     Consulaires et les représentants des Organisations Internationales au Bénin,

-          Honorables Députés à l’Assemblée Nationale,

-          Mesdames et Messieurs les acteurs de la micro finance,

-          Mesdames et Messieurs les bénéficiaires des services de la micro finance,

-          Honorables invités,         

-          Mesdames, Messieurs.

Nous nous retrouvons ce matin dans le cadre d’une cérémonie tant attendue par la majorité de nos compatriotes des villes et des campagnes, quotidiennement confrontés aux affres de la misère et de la pauvreté rurale et urbaine.

Je voudrais saluer ici tous les partenaires de la longue liste des institutions de micro finance de même que les partenaires au Développement du Bénin qui, des années durant, ont apporté leur précieux concours à nos populations, leur permettant ainsi de mener des activités génératrices de revenus et subvenir à leurs besoins fondamentaux.

La présente cérémonie est donc une continuation de ce qui s’est fait jusque là car il reste beaucoup à faire pour sortir notre peuple de cette misère et de cette pauvreté.

Comme vous le savez tous, l’une des principales sources de la pauvreté dans notre pays demeure l’insuffisance de mécanismes de financement adaptés aux activités et aux besoins des populations, dont une grande partie est exclue du financement bancaire classique.

Ainsi, au nombre des actions urgentes initiées par mon Gouvernement dès sa prise de fonction en avril 2006 figure entre autres la création du Fonds National de Microfinance, dont le principal rôle est de drainer les ressources nécessaires au financement des activités des franges les plus vulnérables de la population afin de les rendre économiquement productifs.

Le programme de Micro-Crédit aux Plus Pauvres que nous lançons aujourd’hui est donc le couronnement de toutes ces actions qui ne poursuivent qu’un but : réduire la pauvreté dans notre pays et offrir à nos compatriotes les conditions d’une vie décente. 

Honorables invités

Mesdames et Messieurs

Lors de mes visites dans le Bénin profond, j’ai pu me rendre compte des conditions réelles de vie des populations.

J’ai pu noter l'existence d'un fort taux de chômage des jeunes et un faible niveau du pouvoir d'achat tant en milieu rural qu’urbain.  J’ai également pu constater que la faiblesse, disons l’absence de revenus a fait perdre espoir à bon nombre de nos compatriotes, particulièrement les jeunes et les femmes.

Face à ce constat, vous comprenez dès lors mon engagement à développer les grands travaux à haute intensité de main d’œuvre, à valoriser nos vallées, à diversifier notre agriculture, à promouvoir les logements sociaux et à créer les conditions d’un environnement favorable aux affaires, afin d’impulser les investissements privés créateurs d’emplois.

Mesdames et Messieurs,

Honorables invités.

A tout ceci, j’ajoute le développement de la micro finance, véritable outil de lutte contre la pauvreté car elle permet de toucher directement et à moindre coût ceux là même qui de par la précarité de leur situation économique et sociale, se sentent exclus de la vie nationale.

En la matière, comme vous le savez, plusieurs expériences ont été menées aussi bien en Afrique qu’ailleurs dans le Monde.

L’exemple le plus élogieux est celui de mon ami, le bangladeshi Mohamed YUNUS, Prix Nobel de la Paix 2006, avec la Gramen Bank ou banque des pauvres.

Toutes ces expériences ont montré que la micro finance, tout en étant un moyen de lutte contre la pauvreté, constitue un véritable outil de développement. C’est pourquoi, la promotion de la microfinance et son approfondissement au sein du système financier de notre pays figurent en bonne place dans la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté, récemment élaborée par mon Gouvernement.

Honorables Invités,

Mesdames et Messieurs.

Le présent programme est le tout premier du genre mis en œuvre par le Fonds National de la Micro finance et destiné à financer pour sa phase pilote, les populations les plus pauvres notamment les femmes, les jeunes diplômés sans emplois, les chômeurs. Il vise à développer en eux une capacité de gestion à travers des formations diverses permettant de les insérer progressivement dans le tissu économique national.

Il démarre donc avec un effort initial de l’État de six milliards et il est ouvert aux ressources des partenaires privés et de la communauté internationale. Sur 100 francs qu’il obtient, le bénéficiaire paiera un intérêt de 5 francs dont 3 francs constituent une épargne qui lui sera restituée. Au total, le bénéficiaire paie un taux effectif de 2 francs destinés à couvrir les charges qui accompagnent ce programme.

Il s’agit donc d’un premier pas. D’autres programmes vont suivre. Ils s’inscriront dans la dynamique de la réduction de taux d’intérêt tant souhaitée par les populations vulnérables.

J’invite les différents acteurs à jouer leur rôle avec efficacité afin d’assurer une réussite totale au Programme.

Aux institutions chargées de sa mise en œuvre, je recommande d’adopter un mode de gestion axé sur le résultat et orienté vers la satisfaction en temps réel des demandes de financement exprimées par les populations cibles.

Quant à vous chers compatriotes, potentiels bénéficiaires du programme, je vous invite à ne pas perdre de vue que les micro-crédits qui seront mis à votre disposition ne sont pas destinés à des dépenses de consommation, mais plutôt à développer des activités génératrices de revenus, qui doivent vous permettre d’améliorer vos conditions de vie.

Ces micro-crédits, faut-il le rappeler, doivent être remboursés pour être recyclés ; seul le recyclage effectif des fonds assurera la pérennité des actions prévues dans le cadre de cette initiative et introduit en même temps l’esprit de responsabilité que véhicule notre vision.

Honorables Invités

Mesdames et Messieurs ;

Je ne saurais terminer mes propos sans mettre un accent particulier sur l’impérieuse nécessité pour les institutions chargées de la mise en œuvre du Programme que je félicite et j’encourage à aller dans les contrées les plus reculées de notre pays pour répondre aux attentes des populations cibles.

C’est sur cette note d’exhortation que je déclare officiellement lancé, ce jour mardi 27 février 2007, le premier programme de micro-crédits aux plus pauvres.

Vive la micro finance au service du Développement,

Vive le Bénin,

Vive la république,

Je vous remercie.